Echappée Belle : préambule
Préambule :
Dernières reco : nécessaires
Après
la Corse, je décide de faire une nouvelle reconnaissance du
parcours, en effet à l’automne 2012, en trois sorties j’avais
fait des repérages sur la base du projet de course. Depuis le tracé
définitif, il me manque pas mal de parties.
Mon
programme initial prévoyais un gros we de 2 sorties de 6h, notre
retour de Corse à 4h du matin et la météo orageuse ne m’incite
pas à courir le samedi, manque de jus. Le dimanche sera plus
propice, je ferai, Chamrousse – Fond de France en 10h17 sans passer
par la Croix de Belledonne. Je croiserai des traileurs dans tous les
sens et des randonneurs pas rassurés par le glacier de Freydane. La
descente du glacier de Freydane est plus facile sur le postérieur
que debout. En 2012 il était noir, j’étais passé par la moraine.
Sur
cette sortie après le refuge de Jean Collet, j’hésite à
poursuivre, Céline insiste au téléphone elle est ok pour me
récupérer à Fond de France. Elle a bien fait, contrairement à ce
que je pensais, le terrain est bien différent après le Col de la
Mine de Fer. En 2012 j’étais descendu par le Lac de Crop, ce qui
est déjà bien technique et avait été envisagé par l’organisation
jusqu'à ce qu'elle finisse par céder devant les critiques sur
internet (notamment de coureurs n’ayant jamais mis les pieds dans
Belledonne et qui ne finiront pas la course…).
Cette
fois-ci je poursuis via la Brèche de roche Fendue, ça calme bien
bloc et névé au menu, en descendant de l’autre côté un
randonneur m’interpelle pour m’indiquer ce qui lui semble être
le meilleur passage à savoir descendre 2 névés pour rejoindre les
lacs des trois Laux, sans trop réfléchir je suis ses indications,
pas sûr que ce soit le mieux. Je m’égare pour trouver le Pas de
la Coche, les marques bleue devront être renforcées par un
balisage.
Au Pas
de la Coche je n’ai plus d’eau et file vers le Col de la Vache,
ça me rappelle une sortie en snow, ici les blocs imposent leur
rythme, après je retrouve les lacs des Sept Laux et me trouve un
torrent sous le névé qui devrait me servir pendant la course, la
suite est évidente et c’est avec soulagement que je retrouve
Céline après cette longue balade, elle m’assure un ravito 5
étoiles.
Le We
suivant, le coach me laisse 2 sorties de 4h. Le 1er jour,
je laisse ma voiture au Collet d’Allevard et file pour 1h30 de vélo jusqu'à Fond de France
pour une reconnaissance qui durera 9h, et comme j’ai commencé tôt
à 12h, je n’ai pas de temps à perdre, le brouillard au dessus du
refuge de l’Oule me permettra de bien me perdre en me faisant
prendre un des cols de Gleyzin…le final sera rapide, et entre chien
et loup je fini à 21h au Collet…
Le
lendemain, je ferais Val Pelouse – Aiguebelle, en prenant la crête
du Gargoton, qui est un enfer vert dans le bas, de la végétation au
dessus des épaules qui cache les blocs au sol entre lesquels les
trous sont des brises chevilles… Cette reco sera bien utile, car
après le col de Champet (fait en 2012) je ne connais pas
l’itinéraire qui s’avère être composé de montagnes russes, on
prend 1000md+ depuis le Chapotet…
Le
bilan de ces 3 sorties est positif, je connais désormais tout le
parcours excepté la montée à Chamrousse, j’aurai fait ainsi
115km et 8370md+.
Reste
3 semaines de repos relatif durant lesquels je passe d’un sentiment
de surentraînement à celui de sous-entraînement, l’impression de ne rien faire, alors que je continue à courir, très bizarre…
2 semaines : flipper et bouffer
2
semaines avant la course, on rentre à Grenoble après un bon we en
famille, pour le (magnifique) mariage (tamoul) de mon brother, le
trajet en nocturne me fatigue pas mal, une petite nuit de 3h et hop
au taf,...
Une
douleur aux dents me fait craindre une carie, j’ai déjà donné
une dent qui m'a coûté un bras à mon dentiste en juin juste avant
le Raid du Queyras, pas envi de retourner sur le billard… un tendon
sur la rotule droit se manifeste, voilà je suis bien, dans état de
fébrilité totale, le moindre bobo devient hyper grave…
On
repère avec Céline le ravito du super Collet avec son emplacement
possible, elle devra traverser un troupeau de vaches de nuit… le
dernier we avant la course, le samedi, on file tenter d’aller au
refuge de Jean Collet. En passant sur la 4 voies on voit les coureurs
de l’UT4M qui traversent la vallée pour rejoindre la Chartreuse.
L’orage annoncé va noircir très rapidement le ciel, au parking le
déluge et les éclairs nous font renoncer à cette sortie. Céline
ira le mercredi suivant faire un AR express au refuge.
la
dernière semaine, mes dents décident de ne plus me faire mal, une
simple gingivite .. ma rotule droite est toujours aussi chiante, mais
ça va.
Mes
parents viennent chez nous avec Tiago pour la dernière ligne droite.
Je
m’efforce de dormir le plus possible, j’ai beaucoup de mal, plus
ça approche plus c’est tendu, je fini par prendre 2 jours pour
préparer ma bouffe en course. Le mercredi on fera une dernière
promenade avec mes parents et Tiago, j’ai du mal à me détendre,
complètement concentré sur la course, impossible de décrocher.
Le
jeudi je reste à l’appart, finir les préparatifs (1kg de barre
maison, l’eau et la poudre sucrée pour chaque ravito), en fin d’am
je file chercher mon dossard, je croise Lionel Didier, on échange
nos impressions et nos prévisions, il part sur 40h, moi sur 32h/35h
on est d’accord pour dire que le 1er mettra plus de 24h.
Dernières questions techniques aux bénévoles, visionnages des
modifications de parcours : on passera par la moraine de
Freydane et non le glacier, ni par le Chapotet, l’accès au Col du
Cucheron est différent et surtout la fin ne se fera pas par le
chemin (que je n’avais pas réussi à trouver) mais par une route
différente de celle par laquelle j’avais fini ma dernière
reconnaissance.
Le
dernier repas est plus léger que ce que j’ai pu avaler durant les
2 jours précédents, faut dire j’ai mis la dose de féculents. Un
ultra trail, c’est aussi un ultra-repas, faut être capable de
bouffer avant la fête et pendant toute la durée, ne pas manger
c’est un coup de bambou assuré. Mon coup de fourchette est pas
mal, après m’être affamé début aout, je suis en capacité
d’avaler un éléphant…
Commentaires
Enregistrer un commentaire