C'est coOL d'être Vieux

la Méd au fond
Alors nous y voilà pour la 3ème fois, on se retrouve en fin d’année pour clore la saison de Trail sur une course en équipe, sur le Mont Caume à deux pas de la Méd’. Un peu de chaleur avant d’entamer l’hiver.

Le Mont Caume fait parti de ces petites montagnes au bord de l’eau, qui vu des Alpes semblent insignifiantes de part leur faible dénivelé continu, ben c’est une erreur, car les pervers qui tracent le parcours doivent avoir soit des gênes de chasseurs, soit descendre du sanglius-trailus.
Oui car il faut aimer bouffer du maquis, du buisson qui lacère les avant bras, éviter de se faire crever les yeux par des épines trop longues… Et comme l’intention première semble être de faire découvrir le massif par les sentiers les plus escarpés en cumulant du dénivelé, le parcours circule sur tous les versants histoire de passer du frigo au sauna, tout en montagnes russes, sur des gravats ou du calcaire souvent glissant, parfois pointu, voilà donc un trail qui réveille les sens.

Laurent a bien repéré le parcours avec ce qu’il a pu glaner comme info, ici on est dans le sud, le parcours n’est pas connu de tous, il faut avoir ses « sources ». Il n’est pas le seul à avoir des infos, en tout cas il connaît bien le plat que l’on va bouffer. Ca permet de faire des estimations à la louche à la seconde près. Les projections : 23,9km et 1290md+, sont fausses car en réalité ma montre Finlandaise donne 26,1km et 1640md+ et l’Américaine de Laurent donne 1380md+.

L’échauffement est plus une occasion de faire les cons et de se détendre. Y a du monde, on est 1150 sur la place du départ, dont 420 sur le petit parcours (15km), 130 solos et 300 équipes de 2 sur le 26km.


Je me fais surprendre par le départ à peine le temps de verrouiller l’écran de ma montre que je me fais déjà bousculer par la foule qui s’élance, je lève la tête pour repérer Laurent parti devant. On se suit, je comprends que mon échauffement a été insuffisant, j’ai mal aux mollets, ça va vite et on se fait doubler sans arrêt, ça se calme à peine dans la 1ère bosse, Laurent est devant.


Au sommet de la 1ère bosse, on a mis 34s de moins que l’année passée avec le sentiment d’être à la traîne, c’est terrible ce paquet devant. La descente me permet de doubler un peu et de relancer, mais je suis déjà taquet (j’aurai pas du bouffer tout ce chocolat depuis des semaines, pfff).

Laurent me double dans la remontée au Col de Barre de Taillan, je lui explique que j’ai les mollets et tibias en feu que c’est parti trop vite, il me dit de ne pas regarder le cardio, faut dire là je suis dans le rouge, pas besoin de chiffre, mal aux jambes… pas encore chaud.

Au col on a mis 30min36s contre 26min41s de prévu, mais je me suis planté sur la distance, c’est plus long de 800m il y a 5,5km, si bien que je misais sur 10km/h sur cette 2nde partie, on a couru quasi à 11km/h.

Après c’est une nouvelle descente, bien défoncée, cool, je peux me refaire et doubler un peu, Laurent me suit, dans le bas à l’ombre le sentier est escarpé c’est compliqué de doubler, je bourrine un peu pour gratter quelques places, la remontée sur Evenos est raide, impossible de courir et très compliqué de doubler, à peine 2-3 places de prises.

Au sommet de cette 3ème montée, des spectateurs annoncent devant nous la 1ère féminine et on est entre la 48ème et 52ème (solo + équipe). Je cherche de quoi mettre du sucre dans ma gourde pour le prochain ravito pendant que Laurent me redouble, on file vers Evenos. On avait 25min de prévu pour cette étape depuis le Col de Taillan, on a mis 26min12s.

descente après Evenos (la diagonale verte)
Ca bouchonne sévère dans le petit sentier qui suit, je ne peux pas rattraper Laurent, trop étroit la végétation ne permet pas de doubler, j’attends la route pour le faire. Au ravito je dis à Laurent de filer, je fais le plein d’eau et le rejoins sur la route juste avant de passer la glissière, on y double la 1ère féminine qui cherche son co-équipier.

A partir de cette glissière on descend dans le passage le plus technique, Laurent m’a prévenu, c’est cool je suis bien dans ce genre de passage casse-gueule, après les cordes on remonte le versant opposé pour retrouver le GR51.

La rumeur du peloton qui nous suit résonne, ça gueule, ça bouchonne y a de l’ambiance, dans la montée c’est plus calme chacun essoufflé cherche à être efficace, Laurent lui m’a déjà doublé et cour, c’est bien le seul. Je tente de le suivre en marchant à grands pas.

Je prends pied sur le GR51, on avait prévu 30min depuis Evenos, on a mis 23min12s bien qu’il y ait plus de distance qu’estimé, si bien que l’on a 1min41s d’avance sur nos prévisions, après 1h20 de course.

pas de corde en reco
Toujours pas de Laurent en vu, il est en grande forme et se lâche, je me lance à sa poursuite, pas facile de doubler les duos ne laissent pas passer facilement, mais ça fini par le faire, je le retrouve peu avant la D62, il est bien. On est dans le tempo, on traverse la route après 13,6km (11,8km estimés) et 1h41 et 36s (1h41 41s de prévu ! – précise la louche).

A partir de ce point, on attaque la montée du Mont Caume, Laurent ne connaît pas ce passage, il l’entame en relançant un max, il court autant qu’il peut, je le suis à distance, ma musique à bloc et le souffle court, je ne comprends pas toujours ce qu’il me dit, mais on avance bien et doublons quelques coureurs.

On arrive au Mont Caume en 2h12 (2h11 41s de prévu), bien dans les temps, ça sent bon pour la suite, car on a fait le plus dur, après les montées sont plus courtes et il ne reste que 10km.

Moment d’égarement, Laurent part à gauche avec des coureurs, moi le nez dans le guidon je vois la flèche bleu au sol qui part à droite, j’en profite pour prendre un peu d’avance et vois Laurent faire demi-tour. Une nouvelle fois, les descentes me sont favorables je bourrine bien et double des coureurs qui me laissent passer, heureusement c’est tellement étroit.

Au col de Garde, 18,1km, le ravito me permet de remplir ma gourde pour la dernière fois. Toujours dans les temps, 2h23 12s (2h23 41s prévu), Laurent n’est pas arrivé quand je repars mais je sais qu’il va me rattraper sur la suite qu’il connaît. On se retrouve sur le Croupatier, Laurent me met en garde sur la descente du Plateau. On a 1min30s d'avance sur nos prévisions.

Effectivement la descente pleine de gravillons est glissante et ludique, c’est cool et rude pour les quadris, pendant ce temps là après 2h42 de course, les Avions coach Ju et son pote Niko, passent la ligne d’arrivée…

Maintenant faut vraiment se lâcher, on prend pied sur une DFCI puis un petit sentier, je prends les devant, Laurent suit, on rattrape des coureurs. Laurent arrive à estimer notre place par les infos des nombreux bénévoles.
Après 22,5km on croise l’itinéraire de départ, on est à 3,6km de l’arrivée, c’est le « money time » comme dirait les ricains, maintenant faut complètement débrancher le cerveau et oublier la douleur, faut tout donner, toujours 1min d’avance.

L’année passée, on était passé à 5min du podium des Vieux1, cette fois-ci, pas question de passer à côté, on sait que c’est jouable, alors on bourrine et ça tombe bien car peu avant le site classé, à 2km de l’arrivée on double 2 équipes puis une 3ème aux cheveux blancs, certainement des Vieux 1 comme nous, « allez go ! ». 

Laurent serre les dents, je me gaufre après le dépassement, reste encore une 4ème équipe, en visu à 1km de l ‘arrivée, on les passe, il s’agit du coach de Laurent, on accélère encore, les quadri fracassés sur les derniers hectomètres de bitume…

Reste la dernière montée dans les ruelles, personne ne nous a suivi, on franchit la ligne en 3h15 avec 2min30s d’avance sur nos prévisions, satisfaits. Les duos 4 et 5 des Vieux1 sont à 1min de nos talons...

Des 3 éditions ça aurait été la plus intense, la plus technique et celle qui nous a apporté le plus de satisfaction, on a toujours relancé, Laurent dans les montées, moi dans les descentes et cerise sur le gatô on est 3ème des Vieux1 ! CoOL vraiment très sympa de l’avoir fait ensemble et de le partager, que c’est bon, avec autant d’équipes, on s’en sort bien et on se la raconte comme des ados avec notre médaille autour du cou !

Vraiment un bon trail, bien géré avec le repas qui va bien.

(photos de Laurent pendant ses repérages).








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