Trail de l'Etendard : faire des globules



pied du Glacier de l'Etendard
Après un retour de Corse samedi matin à 3h légèrement vrillé je me farci une séance de casse bien dure de 5h, 12 descentes pour 6750md-… les quadri sont bien entamés.

"Séance du dimanche : rando-trail de 7h minimum"…bon la météo ne mettant pas en confiance, je me laisse tenter par le trail de l'Etendard annoncé à 66km et 3700md+.

Réveil 4h, débarquement à Bourg d'Oisans sous la pluie à 5h15 les intestins en vrac, trois arrêts au "stand", j'arrive enfin à l'office de tourisme, les mines sont tristes, on me dit d'attendre pour l'inscription car le directeur de course n'a pas encore confirmé le maintien de l'épreuve…

5h30 on me fait signe que c'est bon, je ne paie même pas le supplément, bien sympa. La météo est encore bien pluvieuse dans cette nuit finalement pas froide.

Le départ est reporté à 6h30, je retourne à la voiture enlevé ma frontale et me changer. Je ne sais plus comment m'habiller et c'est avec la goretex et le sur-pantalon imper que je rejoins les 56 autres coureurs pour le briefing. Il s'arrête de pleuvoir, je vire dans le sac, la veste et le pantalon, le speakeur attend que j'en finisse pour lancer le départ.

Ca commence par du plat, je me fais bousculer par un coureur pressé, bon j'y vais assez cool, vois un groupe de 6 se former, je tente en vain de les rejoindre et les laisse filer, puis d'autres me doublent sur l'approche de la montée à Villard Reculas.

Après 22min de plat et seulement 4,4km on entame une longue montée jusqu’au col du Lac Blanc situé à 2722m au  21,5km.

Ca me permet de doubler 3 coureurs, je les salut, un seul me répond. Un qui était parti dans le groupe des 6, fait la tronche, pas content le garçon, il me regarde sévère, bouhh même pas peur ! Bon il joue au balèze et me colle à la culotte, il devrait pas, avec mes problèmes de bide, je ne maitrise pas tout…

C'est ainsi que l'on sort de la forêt avec peu d'écart et pas mal de boue collée aux chaussures, on traverse Villard Reculas pour arriver au ravito, encouragés par deux bénévoles très contents, le plateau repas est sommaire mais il y a l'essentiel de l'eau, je bavarde en remplissant ma poche, le warrior en profite et file.

La montée se poursuit tranquillement dans les prairies, mes bâtons trois parties sont collés sur la partie qui rentre dans le manche, bilan au lien de faire 120cm ils font 1m et se déboitent un peu trop souvent.

Au dessus du ravito, je vois 5 coureurs qui remontent, le warrior avance fort et un autre le précédent, ils ont déjà plus de 5min d'avance.

Après 10km, le sentier descend vers l'Alpes d'Huez j'arrive au ravito ou je rejoins mon "compagnon" toujours aussi peu souriant, très concentré… peu importe, je zappe ce ravito pour reprendre la montée vers le Lac Blanc, je suis 12ème bien content mais la route est encore longue et j'ai toujours mal au bide.

Sur les pistes de ski, le parcours n'est pas top beau, deux coureurs me doublent ils avancent bien fort, incapable de les suivre à leur rythme. Je me dis tiens sûrement le 2nd et le 3ème V1, le podium m'échappe.

Bon je ne m'affole pas, la semaine a été chargée j'essai de me convaincre de ne pas rentrer dans la course trop tôt car je pourrai exploser en vol…surtout avec mon bide.

Bref, je suis donc les deux coureurs d'abord de près puis du regard ce qui me permet de doubler mon gentil warrior à la ramasse et un autre coureur plus sympa, je retrouve donc ma 12ème place quand j'arrive au col du Lac Blanc (3h21).

Je discute avec les bénévoles après m'être assis, je rempli ma poche, le bide est en vrac. Le parcours est nettement plus sympa on va vers le col Couard en passant par de jolis lacs, au loin Belledonne. Le sentier est plus ou moins roulant avec quelques dalles. Le brouillard par endroit cache un peu la vue.

Niveau bide, ça ne veut plus sortir par le bas, c'est donc désormais l'estomac qui me tord depuis le matin. Là je ne me vois pas continuer et envisage sérieusement l'abandon, reste 40km à tirer. Mais à 2500m ben y a pas moyen, sauf à faire demi tour.

Faut trouver une solution, déjà ma boisson à base de malto n'est pas adaptée faut que je dilue et me décide à remplir au col Couard qu'avec de l'eau et peut être finir ainsi. En attendant j'essai de boire. J'ai peut être mangé une barre qui ne passe pas ou trop de gel…

Je me traine comme une limace sur ces jolies roches rousses, les bénévoles nombreux m'indiquent la route à suivre et m'encouragent, j'hésite à faire une vidange complète de mon estomac…

Un coureur me double et on fini par arriver au Col Couard, très joli coin. La poche cette fois-ci ne contient que de l'eau. Les bénévoles m'avertissent d'un laconique "tu feras attention, il y a 3 torrents à traverser".

J'entame la descente vers le barrage de Grand Maison, déjà mieux, 4h16 de course et j'ai l'impression d'avoir résolu mon problème, je peux enfin me lâcher en descente.

Le premier torrent est une formalité, le second est un bain rafraichissant, de l'eau au-dessus des genoux avec un fort courant, je fini les deux avant-bras dans l'eau à lutter contre la poussée…au moins ça me permet de constater que la montre-gps est vraiment étanche.

Bien trempé je sors avec les chaussures gonflées d'eau, les lacets une fois resserrés je peux commencer la course.

Grand Maison
Le 12ème est doublé avant le lac de Grand Maison, j'aperçois 3 coureurs il me faut 12min pour rejoindre le dernier point où je les ai vu.

Le parcours remonte désormais vers le Col de la croix de Fer, je double dans cette remontée le 11ème qui abandonnera, j'ai la grosse forme, au ravito du Col (41,5km et 6h03) je rattrape 2 coureurs et repars devant eux, désormais 9ème je force mon allure. Un drone nous film et fait un peu trop de bruits pour les bénévoles qui râlent après "cette abeille".

Dans la montée au refuge de l'Etendard le vent rafraichi et à 2500m mon bide refait des siennes, comme c'est en montée ça reste gérable. Deux coureurs devant moi, le 8ème avance très fort et le 7ème semble ralentir, les 10 et 11ème sont encore proches et me suivent bien.
montée au col de la Croix de Fer

Dans la montée le 7ème passe 8ème et je le retrouve au ravito du refuge de l'Etendard (2430m), il me dit être mal et avoir vomi. Des ados assurent la maintenance, je reprends de l'eau pour finir la course et une demie part de cake.

Le parcours continu pour atteindre le glacier de l'étendard (2700m), c'est très joli comme coin, encore de beaux lacs, le sentier remplace la piste ce qui rend le tout très beaucoup mieux pour la motiv.
Lac Bramant

Devant moi un névé me permet de voir 2 coureurs à 5min. Je suis remonté à bloc. Je croise deux pointeurs et continu jusqu'au point le plus haut (49,6km et 7h34), désormais il me reste 12km de descente.

Je commence à avoir la dalle, je fouille dans mon sac, il me reste juste 1 gel et de l'eau pour finir…un poil juste. J'ai bouffé mes 5 barres sans m'en rendre compte.

Sur la première partie de descente je ne vois plus aucun coureur, on est sur du hors sentier bien technique jusqu'à retrouver les lacs Bramants. Là on reprend pied sur un sentier qui remonte ce qui me permet de revoir 2 coureurs devant.

Arrivé au col Nord des Lacs (2533m) je rattrape un coureur qui me demande combien de bornes il reste à faire, je lui indique 54km de faits.

Je suis désormais 8ème devant moi le 7ème que je suis de loin depuis le Col de la Croix de fer avance toujours vite, il court franchement dans la descente et prend de la distance. Un autre coureur fatigué me permet de prendre la 7ème place et à 5min il y a toujours le même coureur.

Lacs Bramants
A force de boire que de l'eau et de perdre de l'altitude mon estomac se dénoue, je commence à bien me sentir pour cette fin de parcours, je me relâche et bim la cheville gauche fait une vrille extérieure, je boite quelques mètres, ce n'est pas grave mais ça me calme bien.

Au dessus de St Sorlin d'Arves des spectateurs m'annoncent que le sentier va remonter avant l'arrivée.

Je descends jusqu'à un croisement et suis le balisage qui part à gauche je ne vois pas d'autre possibilité l'autre chemin est barré de croix. Ca remonte bien effectivement…la chaleur devient plus importante, plus d'eau 9h de course.

A l'alti il devait me rester 100md+ et 3km quand déboule le 6ème il me dit que l'on s'est planté de parcours et que l'on suit le petit parcours qui croise la fin du grand…bon comme il a l'air de connaître je le suis et on croise le 8 et 9ème qui en profitent pour nous suivre et réduire leur retard.

A l'intersection, le 6ème décide de prendre le chemin barré pour finir la course… je m'énerve et lui dit qu'il ne sait pas où est le bon chemin.

Je me décide de tout remonter pour finir avec le balisage, suivis par le 8 et 9ème un peu hésitants. Je me mets taquet pour remonter les 150md+ assoiffé je recroise les promeneurs qui s'interrogent…le balisage abouti à un second croisement je suis celui de droite qui rallie l'arrivée ouf (le 3ème prendra celui de gauche lui faisant perdre la 2nde place). J'arrive à 16h, après 9h32 de course, le 6ème est là, il a mis 9h09.

Je lui demande s'il est classé après le raccourci qu'il a pris, il me tient à m'expliquer pendant plusieurs minutes que ce n'était pas le bon parcours et que lui a repris le bon…bref, grosse embrouille. Mais comme je me suis planté dans mes calculs ou que le 5ème s'est perdu, on gagne chacun une place et donc je suis 6ème  second V1, bien content de finir la semaine comme ça ! La carto montre qu'il s'est planté on était sur le bon chemin quand il a décidé de faire de demi-tour.


Dans la navette qui part à 20h, je croise un italien 2 fois finisher du TOR, on échange 2 mots en anglais pas 3 car j'en suis incapable, j'ai compris que ça sera "very nice and beautiful" et que si je suis à la ramasse je dois "go on go on"… reste 5 semaines.

Les photos proviennent :
http://www.traildeletendard.com/
http://oisimages.com/oisans/piwigo/index.php?/category/333

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