Lac Fourchu (après la Chartreuse)

Promenade d'après course...
Mélange d'images pour illustrer une course d'un autre massif faute de mieux, bien qu'il existe de très belles images, je bricole...


Après un mois d'avril compliqué pour diverses raisons et très exigeant physiologiquement, j'ai en ce début mai encore du mal à retrouver des sensations correctes, des nouvelles douleurs me font craindre un début de pubalgie.

Vraiment besoin de respecter les périodes de repos pour refaire les niveaux, le cycle de mai est plus digeste, Julien m'a épargné les séances en I5 et ça me soulage à tout point de vue.

Les sorties longues prescrites du WE s'allongent et Julien m'a passé la commande d'une course courte pour débloquer avant de passer en mode ultra. Jusqu'à présent, je n'étais pas dedans, pas envie de prendre de dossard, l'entrainement est suffisamment costaud, j'attends de laisser l'envie revenir.

Et puis voilà l'idée commence à germer je cherche des courses locales, le Festival Trail de Chartreuse peut être à la fois une sortie longue et un premier dossard.

En 2011 j'avais participé à la 1ere édition des 3 jours de Chartreuse avec un bon souvenir des épreuves (enduro-atelier le 1er jour, le KV le 2nd et enfin le Maratrail le dimanche), j'avais fini 14ème sur ce long we. En 2016, il ne reste plus qu'un presque KV et un presque 42km avec 2775md+.


Etape 1 - KV :
départ KV sous la pluie
La météo étant vraiment pas glorieuse et la forme mitigée je décide de m'inscrire sur place, c'est donc samedi après midi que je file à St Pierre de Chartreuse. C'est le déluge pas très motivant je compte mettre ma veste imperméable normalement rangée dans le coffre, pas de chance c'est mon surpantalon,…ok pas frais du tout, l'inscription faite malgré tout, pour les deux jours, l'ambiance est bien détendue, peu de monde et bénévoles sympas ça aide a digérer les averses.

L'échauffement est bâclé, il fait hyper froid, compliqué de courir sous la pluie sans veste imperméable, je retrouve Nicolas Moyroud qui fera le KV à l'abri dans son déguisement de lapin, on a le temps de discuter du TOR notamment. Ca devrait être bon pour lui si la course est maintenue et que certains coureurs renoncent en juin…à suivre.

Le départ est en masse, groupés avec devant nous une piste sur 30-40m avant d'attaquer un sentier qui grimpe sévère sur notre gauche. La meute est lâchée, ça bataille ferme et la chicane est fatale, je double dans les orties, les pieds dans la boue, glissade garantie, plus haut chacun peut trouver son rythme.

Dur dur comme exercice, les bâtons pris sur les conseils de Nicolas me seront très utiles, le terrain est hyper glissant, le nez dans la boue, agrippé à mes bâtons je respire comme une locomotive asthmatique, un filet de bave au menton, j'atteins l'arrivée en 40'42" (0,85km vertical) 18ème après un bon tirage de bourre avec quelques coureurs.

N.M.
Je redescends puis remonte avec Nicolas qui fini de grimper en lapin, il se fait chambrer par quelques coureurs. Je le laisse pour discuter avec Benjamin David (1er à l'Echappée Belle 2015). La descente se fait tranquillement avec quelques petites accélérations tranquilles.

Après un rapide changement de fringues, je trace voir les classements, je découvre que je suis 2nd provisoire sur le challenge, à ma grande surprise, du coup je décide de rester voir les podiums (j'en profite pour discuter sur la Barkley avec Benoit Laval, bon ça a l'air compliqué surtout niveau barrière horaire). Le 1er V1 du KV, Samuel Vergès est le leader provisoire du Challenge, je peux l'identifier pour demain, on sait jamais…
La nuit qui suit est bien pourrie, je dors mal pour diverses raisons dont un peu de pression pour la course à venir…et les piqures d'orties.

Etape 2 - Maratrail :
Dimanche, il ne pleut pas mais il fait froid et le sol est archi boueux. J'arrive cette fois-ci avec ma veste imperméable sur le dos, que je ne la quitterai pas. Une nouvelle fois, mon échauffement est moyen, les jambes sont pas au top. Je ne le sens pas bien, manque cruel de fraicheur, ni les jambes, ni l'influx, sensations mauvaises…

Mon plan de course est simpliste, je table sur 7,5km/h de moyenne ce qui donnerait 5h30 sur 41,4km, les étapes sont saucissonnés sur un petit tableau que je n'emmène pas, l'idée étant de courir avec les sensations et d'avoir juste des repaires kilométriques entre les différents ravitos qui permettront de remplir mes bouteilles.

Cette fois-ci, je pars en 1ère ligne pour être bien placé, je prends même la tête de course sur quelques mètres, puis me résigne à me garer sur le côté, il y a 4km roulant avec d'attaquer la montée et je dois m'appliquer pour ne pas trop perdre de temps, malgré tout on me double pas mal, Samuel petit à petit me distance, Nicolas aussi, je n'arrive pas à suivre, pas les jambes, je lâche pour me retrouver.

Ca va être long dans cet état de mauvaises sensations, où l'on me double régulièrement, pourtant je ne traine pas mais ça cavale vite. Dans la descente du col des Ayes (7,8km – 1h02) je pars en glissade, 3 coureurs en profite, j'en reprends deux avant le ravito du col du Coq (9,3km – 1h09) l'autre ne s'arrête pas, il finira 3ème de la course.

Au col de la Faïta (12ème km, 1h34) je rattrape Nicolas et un collègue à lui et les laisse pour rejoindre l'Emeindras du dessus, le terrain est gras, j'arrive à doubler la 1ere féminine et un autre coureur. Malgré tout, ce n'est toujours pas la joie, je subi la course, le rythme des autres.

Avant le habert de Chamechaude (15,4km – 2h03), 2 coureurs me rattrapent, je m'accroche mais ne peux pas suivre celui qui part vers Bachasson (17ème km – 2h18).

Toujours aucune idée de mon classement, à partir de Bachasson, j'attends de voir où sont ceux qui me précèdent notamment Samuel, je commence à me dire que des coureurs du challenge arrivés après moi sur le KV hier sont peut être devant moi…donc si je veux monter sur la boite, faut pas calculer et bien finir la course.

Le collègue de Nicolas me double sous la Folatière, la je commence à m'énerver, la niaque commence à revenir, ras le bol de me faire bouffer, je le suis, il trace au plus court avec un bon rendement, les premiers descendent du sommet, je ne réalise pas que c'est la tête de course. J'arrête le décompte pour le reprendre à partir de Samuel, il y a 5 ou 6 coureurs entre lui et moi avec un écart de 15 min environ, pffff ça fait mal.

Sous les câbles (19ème km – 2h45), une tape dans la main du pointeur avant demi-tour, je change de braquet, passe sur le grand plateau pour bourriner dans la descente, c'est maintenant que ça se joue…je lâche les freins et me tape bien les guiboles…avant le col de porte, j'ai déjà doublé le pote à Nicolas et celui qui m'a déposé entre le Habert de Chamechaude et Bachasson. Ok le moral remonte. Céline et Tiago devraient être dans les parages.

Au ravito de la station du Col de Porte 23ème km – 3h09), reste plus beaucoup de grimpette. Je repars du ravito après deux coureurs dont un géant, R. De Witte (je ne sais pas qu'il est challenger), il accompagne Gabriel Beraud (que j'identifierai sur la fiche de classement), je les double dans la montée vers les crêtes du Mont Fromage.

Dans la forêt je croise le photographe (Cyrille Quintard qui a fait les plus belles photos) avec qui j'avais fait le trail de l'Etendard, il m'indique que je suis dans les 10-15 premiers, ce qui est bon pour le moral. Mais où est Samuel ? Trop loin devant…

De Witte me dépose sur les crêtes du Mont Fromage, il court beaucoup plus que moi et n'a pas de bâtons, je reste à distance mais ne peux pas le recoller.


Dans la descente vers la route du Charmant Som, Céline et Tiago sont là dans un champ de fleurs pour m'encourager, top !! Tiago souffle dans sa corne tout en courant, on se quitte au ravito de la route du Charmant Som (29ème km – 3h59). Là ils m'ont regonflé à bloc, dans ma tête plus que 12km, plus rien peut m'empêcher de finir, y a plus qu'à tout lâcher, si ça fissure devant je remonterais au classement !! La grosse niaque (enfin). R De Witte au ravit, me voyant speeder me dit que cela ne sert à rien que l'on ne va pas gagner la course…je ne réponds pas, un peu gêné sur le coup, lui en tout cas, vient de perdre une place au classement du Challenge sans le savoir.

La météo est difficile, après les arbres bien givrés sur Chamechaude, ici c'est encore du brouillard, il fait froid, mon objectif ne pas perdre trop d'avance sur cette route…je me retourne à la fromagerie du Charmant Som, la longue silhouette de De Witte m'indique que bientôt il ne me verra plus.

Devant, deux randonneurs, je trace dans la face Est le sentier redevient plus technique, plusieurs randonneurs sont là malgré le brouillard et le sol détrempé, ils me confirment que je suis bien sur le sentier de la course, car il y a moins de rubalise…

Après quelques lacets, j'aperçois deux coureurs devant moi, l'envie de les doubler me permet d'oublier De Witte.

Ce ne sera pas du tout cuit, deux intersections sans balisage confirment qu'un des randonneurs a dû arracher les balisages, ça complique l'orientation, j'ai quelques doutes sur mes choix, l'impression de me tromper, je me contente de penser que l'itinéraire suit le marquage rouge et jaune et que les traces de chaussures au sol sont celles des autres coureurs…faute de mieux. C'est comme cela que je rattrape les deux coureurs dans la descente vers le dernier ravito (34,8km).

Ils me suivent en accélérant le pas on fini par déboucher sur plusieurs intersections qui nous impose de faire des choix, je reste devant toujours avec les mêmes options, le doute s'installe et Gabriel B fini par nous rattraper, tout le monde accélère et finalement après plusieurs kilomètres on retrouve quelques rubalises avant d'arriver au dernier ravito, Gabriel ne s'arrête pas et prend de l'avance je reste avec le coureur Breton qui est bien sympa, lui aussi est sur le Challenge, je lui dis que si on continue à ce rythme on fait podium du Challenge car il ne doit plus rester beaucoup de Challengers entre nous et Samuel, je lui propose de finir ensemble.

Au pont du 36ème km (4h52), le tracé reprend un sentier étroit et raide, le Breton décroche et je suis survolté pour finir en force, devant moi Gabriel avance bien et peu avant le haut du sentier qui permet de changer de versant je le double, dans la descente je fonce au max, double quelques coureurs du 21km, de la boue des marres d'eau à traverser, peu importe mode no-brain…


Sur la route Gabriel est à 200m ça peut suffire mais je dois m'arracher pour maintenir l'écart, devant se profile la dernière bosse, je regarde mes chaussures, merde j'ai perdu ma puce, pourvu que je puisse pointer malgré tout…un coureur n'avance plus trop, je le double à 1km de l'arrivée (il me dira plus tard être parti trop vite et avoir été 1er au pied de Chamechaude), finalement j'aperçois enfin l'arrivée que je franchi avec Tiago tout content. 7ème en 5h27, je félicite Samuel qui est arrivé moins d'une minute avant moi, comme quoi la seconde partie de course était mieux. Je ne suis donc pas fait pour partir fort avec les premiers mais plus apte à remonter au fil des kilomètres, difficile de changer de style.

2nd sur le Challenge, De Witte 3ème il aura réussi à doubler le Breton qui perd ainsi le podium.

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